Bruce Sprimstigne
Born in the R.S.A.
A.N.P.E. Production - 1984
En 1983, Bruce Sprimstigne joue au festival des G.A.N.I.
(Groupes Aux Noms Imprononçables) où il partage l'affiche avec Yngwie
Malmsteen, Atahualpa Yupanqui,
Engelbert Humperdinck et Throbbing Gristle°.
Le public découvre alors ce chanteur auto-proclamé "engaragé", mélange subtil de engagé et enragé. Car le chômage, le coût de la vie, les impôts et le prix du pain sont les principaux sujets qui habitent ses hymnes fédérateurs qui touchent les spectateurs.
Bien qu'aillant obtenu un diplôme de médecine par correspondance, Bruce se heurte vite à la saturation du monde du travail. Il passe alors du scalpel à la guitare (en fait, il a réellement troqué son scalpel contre une guitare à un type rencontré dans le métro).
Quelques chansons dans la poche de son unique jean troué et crade, et le jeune rebelle enregistre Born in the R.S.A. dans un studio improvisé, qui n'était autre qu'un bureau inoccupé de chez Pôle Emploi.
"Même là ils n'avaient pas assez de personnel, c'est pas ironique ça ?! Par contre l'inspiration est venue aussi en parlant avec des gens qui étaient dans la file d'attente. Certains avaient rendez-vous à 8h et ne passaient qu'à 11h, c'était très pratique !".
Born... sort en 1984 et le succès est immédiat. La chanson-titre est sur toutes les lèvres, mais est l'objet d'un terrible quiproquo. Pôle Emploi prend l'album comme un hommage et l'utilise comme musique d'attente de leur standard téléphonique (certains l'entendront même 3 fois avant d'avoir un correspondant). Bruce y voyait au contraire une critique du système, et décide alors de porter plainte contre l'organisme.
Mais une fois le chèque des droits d'auteur sous les yeux, il se ravise et déclare : "Si ça peut faire passer un message d'espoir pour les ringa… pauvres gens qui n'ont pas de travail, c'est bien aussi".